« Elle est la femme de tous les records, une des premières femmes libraires, première femme éditeur, femme de milles vies qu’elle tresse autour du livre .Son œuvre très diverse embrasse toutes les formes de littérature : contes pervers, nouvelles érotiques , livres d’enfant , chroniques publiées dans L’Humanité , livres d’entretiens dont le fameux O m’a dit avec Pauline Réage , mais aussi albums de point de croix et livres de cuisine. Et bien sur une vingtaine de romans dont les dix volumes de La Bicyclette Bleue.
Ses succès de librairie sont légendaires, ses faillites monumentales , ses procès éclatants .Ses condamnations pour outrage aux bonnes mœurs appartiennent désormais à l’histoire de la censure . Dans l’édition, Régine Deforges découvre la face cachée d’Aragon et ose publier la première Guibert. Dans l’histoire du féminisme, elle revendique un féminisme de la liberté qui se dit au féminin, et n’oublie jamais qu’elle est une femme qui écrit.(…)Elle est la petite fille par alliance de François Mauriac . Elle a été présidente de la Société des Gens de Lettres et membre du Jury du Fémina.
Dans son dernier livre, A Paris au printemps çà sent la merde et le lilas , publié par les éditions Fayard , elle revient sur l’année 1968 , Ce n’est plus son héroïne Léa qui en parle mais elle directement, à travers ses souvenirs qui furent joyeux et souvent douloureux , et dans lesquels sa propre quête de liberté se mêle à celle d’une époque qui rêve la sienne . »
Paule CONSTANT