Rust in peace (Megadeth) - Trash Métal

Evincé de Metallica par l'arrivée de Kirt Hammet à la guitare, Dave Mustaine fonde Megadeth, sorte d'alter ego encore plus trash de Metallica. Si le 1er album (Killing is my business) reste très proche du style qu'il a lui même inventé avec ses comparses de Metallica (une sorte de trash métal très speed), Megadeth se démarque en jouant des morceaux plus élaborés et plus techniques. D'ailleurs la chanson The mechanix n'est autre que la version initiale de The four horsemen (sur le 1er album de Metallica) et est jouée bien plus vite sur Killing is my business ! Comme un pied de nez à Metallica...

Deux autres albums de la même veine viendront par la suite, sur lesquels Dave Mustaine fait preuve de réels efforts dans son chant (il chante désormais plutôt juste), sans pour autant arriver à la cheville de James Hetfield (le chanteur de Metallica, qui deviendra en quelques années une sacrée pointure dans ce domaine, malgré des débuts quasiment aussi irritants que ceux de Mustaine...).

1990 arrive et le nouveau Megadeth aussi. Pierre angulaire dans l'évolution du groupe, et oeuvre majeure du métal, Rust in peace est une véritable tornade !

L'arrivée de Marty Friedman (guitare solo) et de Nick Menza (Batterie) y est certainement pour quelque chose, tant leur jeu est original et novateur dans le genre. Pourtant, ce sont avant tout les compositions d'un Mustaine inspiré qui font la réelle force de cet album. Holy Wars... The Punishment Due, Hangar 18, Lucretia ou Tornado of soul sont devenus des morceaux mythiques, réputés pour leur efficacité, leurs élaborations plus complexes (les instruments s'articulent merveilleusement bien) parfois à la limite du progressif, et leurs soli de guitares endiablés...

Moins trash, Mustaine élabore plus ses morceaux autour de riff acérés, et d'enchaînements complexes qui rendent le tout plus attrayant... La batterie de Nick Menza, joue avec subtilité (comme quoi tout est possible dans le métal), Marty Friedman propose des soli aux mélodies étonnantes, jouant sur les tensions et les saccades, Mustaine atteind une qualité de chant correcte (mais toujours irritante, difficile de s'habituer à son timbre) et joue des solos de guitare vifs et biens maîtrisés, tandis que David Ellefson utilise sa basse comme jamais !

Energique, et plus subtil qu'on ne l'aurait cru, Rust in peace reste à ce jour l'album le plus réussi et étonnant de Megadeth, et l'un des plus joussif de l'histoire du métal !

Album disponible à l'Espace Musique et Cinéma

_Loïc